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Il Était Une Fois

  • : Dire et Terre
  • : Conte, Ecriture, Sculpture... passionnément.
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Comme l'a dit Françoise Dolto : "Tout est langage".
 Ici c'est mon langage artistique que j'ai envie de partager avec vous.
Mon dire et ma terre. Dire mes mots, mes émois et moi...

Il Y A Des Mois

1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 12:32

« Laissez-moi terminer mon existence libre ! Quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : Celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime,si ce n’est celui de la liberté. »

Correspondance de Courbet, 23 juin 1870
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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 22:06
 
free music



"Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures, je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai, je découvrirai le prix du bonheur!"


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 Dialogue entre le renard et le Petit Prince :
  Antoine de St Exupéry
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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 13:28
Moi, j'aime bien les petit-déj' du  week-end parce que les enfants nous racontent leurs rêves. Aujourd'hui la parole est à Alex : 

elephant.jpg

Papi et moi, on part en balade... Pour ça on sort du ravin et on voit 5 tigres dont un avec un fusil à pompe, 2 éléphants normaux, 1 mammouth et une bête bizarre genre gros machin gris qui mord. On les regarde, ils nous font rien… Au moment de partir, ils ne veulent pas qu’on parte. Ils sont prêts à employer la force. On court pour rejoindre la voiture restée au fond du ravin… Mais ils nous rattrapent. Heureusement un baobab (géant comme tous les baobabs) est sur notre chemin, on l’escalade. Arrivés en haut une petite bête verte nous crache dessus en disant : « ici c’est chez moi ». Entre temps les autres animaux sont partis. On redescend. Arrivés sur le parking, on entend : CRIC CRIC (bruit de fusil à pompe). On se retourne et on lève les mains face au tigre. Je dis discrètement à Papi : « à trois, on fait des roulés-boulés et on va à la voiture ». Je dis : « TROIIIIS !!!! » : roulés-boulés…. On arrive dans la voiture, Papi démarre mais les animaux courent vers nous. On prend la route qui vient de pousser à coté du ravin mais Papi, comme d’habitude, roule à 40. Ils nous rattrapent. Une seule solution : appuyer sur son genou : Boum : 80 à l'heure! Un tracteur haut tient toute la route : une seule solution : passer dessous et boum dans le fossé qui venait de se transformer en métro, la voiture est maintenant sur les rails. On revient sur la route je sais pas comment et on se cache dans le champ du lion, à coté du lac. Un quart d’heure plus tard, on se rend compte que notre maison de vacances est juste là, à coté de nous.
Et puis là, maman a rigolé super fort (parce que papa avait fait une vanne pourrie) et je me suis réveillé.

Fin

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10 août 2007 5 10 /08 /août /2007 16:18

Dobet Gnahore

Je t’admire toi, femme des champs
Toi qui cultives la terre et nourris nos enfants
Toi qui connais le secret des plantes
Et guéris les maladies.
Je t’admire toi, femme de l’ombre
Toi qui te bats pour la liberté
Toi qui luttes pour la paix
Pour faire évoluer le monde
Tu es l’avenir, femme
Toi qui sais pardonner
Femme d’Afrique, femme d’Asie
Femme d’Europe, femme du monde.

Je t’admire toi, femme des quartiers,
Toi qui deviens mère de cœur
De ces orphelins qui ont tout perdu
Grâce à toi, ces jeunes gardent le sourire
Tu es l’amour, tu es le pardon
Tu es l’espoir, tu es l’étoile
Toi qui sais porter la bonne parole
Femme d’Afrique, femme d’Asie
Femme d’Europe, femme du monde.

 Clic pour l'écouter

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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 00:00


Et crever le silence
quand c'est a toi que je pense
je suis loin de tes mains
loin de toi loin des tiens
mais tous ça n'a pas d'importance.

J'connais pas ta maison
ni ta ville, ni ton nom
pauvre riche ou batard
blanc tout noir ou bizarre
je reconnais ton regard.

Et tu cherches une image
et tu cherches un endroit
où je dérive parfois.

Tu es de ma famille
de mon ordre et de mon rang
celle que j'ai choisie,
celle que je ressens
dans cette armée de simples gens.

Tu es de ma famille
bien plus que celle du sang
des poignées de secondes
dans cet étrange monde
qu'il te protège s'il entend.

Tu sais pas bien où tu vas
ni bien comment ni pourquoi
tu crois pas a grand chose
ni tout gris ni tout rose
mais ce que tu crois, c'est à toi.

T'es du parti des perdants
consciemment, viscéralement
et tu regardes en bas
mais tu tomberas pas
tant qu 'on aura besoin de toi.

Et tu prends les bonheurs
comme grains de raisin
petits bouts de petits riens.

Tu es de ma famille, tu es de ma famille
du même rang, du même vent
tu es de ma famille, tu es de ma famille
même habitant du même temps
tu es de ma famille, tu es de ma famille
croisons nos vies de temps en temps.


J.J. Goldman

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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 00:07

Les jambes allongées au soleil, on ne parlait pas vraiment avec Charlie, on échangeait des pensées qui nous couraient dans la tête, sans bien faire attention à ce que l'autre racontait de son côté. Des moments agréables où on laissait filer le temps en sirotant un café. Lorsqu'il m'a dit qu'il avait dû faire piquer son chien, ça m'a surpris, mais sans plus. C'est toujours triste un clebs qui vieillit mal, mais passé quinze ans, il faut se faire à l'idée qu'un jour ou l'autre il va mourir.
- Tu comprends, je pouvais pas le faire passer pour un brun.
- Ben, un labrador, c'est pas trop sa couleur, mais il avait quoi comme maladie ?
- C'est pas la question, c'était pas un chien brun, c'est tout.
- Mince alors, comme pour les chats, maintenant ?
- Oui, pareil.
Pour les chats, j'étais au courant. Le mois dernier, j'avais dû me débarrasser du mien, un de gouttière qui avait eu la mauvaise idée de naître blanc, taché de noir. C'est vrai que la surpopulation des chats devenait insupportable, et que d'après ce que les scientifiques de l'État national disaient, il valait mieux garder les bruns. Que des bruns. Tous les tests de sélection prouvaient qu'ils s'adaptaient mieux à notre vie citadine, qu'ils avaient des portées peu nombreuses et qu'ils mangeaient beaucoup moins. Ma foi un chat c'est un chat, et comme il fallait bien résoudre le problème d'une façon ou d'une autre, va pour le décret qui instaurait la suppression des chats qui n'étaient pas bruns. Les milices de la ville distribuaient gratuitement des boulettes d'arsenic. Mélangées à la pâtée, elles expédiaient les matous en moins de deux. Mon coeur s'était serré, puis on oublie vite.. Les chiens, ça m'avait surpris un peu plus, je ne sais pas trop pourquoi, peut-être parce que c'est plus gros, ou que c'est le compagnon de l'homme comme on dit. En tout cas Charlie venait d'en parler aussi naturellement que je l'avais fait pour mon chat, et il avait sans doute raison. Trop de sensiblerie ne mène pas à grand-chose, et pour les chiens, c'est sans doute vrai que les bruns sont plus résistants.
On n'avait plus grand-chose à se dire, on s'était quittés mais avec une drôle d'impression. Comme si on ne s'était pas tout dit. Pas trop à l'aise. Quelque temps après, c'est moi qui avais appris à Charlie que le Quotidien de la ville ne paraîtrait plus. Il en était resté sur le cul : le journal qu'il ouvrait tous les matins en prenant son café crème !
- Ils ont coulé ? Des grèves, une faillite ?
- Non, non, c'est à la suite de l'affaire des chiens.
- Des bruns ?
- Oui, toujours. Pas un jour sans s'attaquer à cette mesure nationale. Ils allaient jusqu'à remettre en cause les résultats des scientifiques. Les lecteurs ne savaient plus ce qu'il fallait penser, certains même commençaient à cacher leur clébard !
- trop jouer avec le feu...
- Comme tu dis, le journal a fini par se faire interdire.
- Mince alors, et pour le tiercé ?
- Ben mon vieux, faudra chercher tes tuyaux dans les Nouvelles Brunes, il n'y a plus que celui-là. Il paraît que côté courses et sports, il tient la route. Puisque les autres avaient passé les bornes, il fallait bien qu'il reste un journal dans la ville, on ne  pouvait pas se passer d'informations tout de même.
J'avais repris ce jour-là un café avec Charlie, mais ça me tracassait de devenir un lecteur des Nouvelles Brunes. Pourtant, autour de moi les clients du bistrot continuaient leur vie comme avant : j'avais surement tort de m'inquiéter. Après ça avait été au tour des livres de la bibliothèque, une histoire pas très claire, encore. Les maisons d'édition qui faisaient partie du même groupe financier que le Quotidien de la ville, étaient poursuivies en justice et leurs livres interdits de séjour sur les rayons des bibliothèques. Il est vrai que si on lisait bien ce que ces maisons d'édition continuaient de publier, on relevait le mot chien ou chat au moins une fois par volume, et surement pas toujours assorti du mot brun. Elles devaient bien le savoir tout de même.
- Faut pas pousser, disait Charlie, tu comprends, la nation n'a rien à y gagner à accepter qu'on détourne la loi, et à jouer au chat et à la souris. Brune, il avait rajouté en regardant autour de lui, souris brune, au cas où on aurait surpris notre conversation. Par mesure de précaution, on avait pris l'habitude de rajouter brun ou brune à la fin des phrases ou après les mots. Au début, demander un pastis brun, ça nous avait fait drôle, puis après tout, le langage c'est fait pour évoluer et ce n'était pas plus étrange de donner dans le brun, que de rajouter " putain con", à tout bout de champ, comme on le fait par chez nous. Au moins, on était bien vus et on était tranquilles. On avait même fini par toucher le tiercé. Oh, pas un gros, mais tout de même, notre premier tiercé brun. Ça nous avait aidés à accepter les tracas des nouvelles règlementations. Un jour, avec Charlie, je m'en souviens bien, je lui avais dit de passer à la maison pour regarder la finale de la Coupe des coupes, on a attrapé un sacré fou rire. Voilà pas qu'il débarque avec un nouveau chien !
Magnifique, brun de la queue au museau, avec des yeux marron.
- Tu vois, finalement il est plus affectueux que l'autre, et il m'obéit au doigt et à l'oeil. Fallait pas que j'en fasse un drame du labrador noir. à peine il avait dit cette phrase, que son chien s'était précipité sous le canapé en jappant comme un dingue. Et gueule que je te gueule, et que même brun, je n'obéis ni à mon maître ni à personne ! Et Charlie avait soudain compris.
- Non, toi aussi ?
- Ben oui, tu vas voir.
Et là, mon nouveau chat avait jailli comme une flèche pour grimper aux rideaux et se réfugier sur l'armoire. Un matou au regard et aux poils bruns. Qu'est ce qu'on avait ri. Tu parles d'une coïncidence !
- Tu comprends, je lui avais dit, j'ai toujours eu des chats, alors... Il est pas beau, celui-ci ?
- Magnifique, il m'avait répondu.
Puis on avait allumé la télé, pendant que nos animaux bruns se guettaient du coin de l'oeil. Je ne sais plus qui avait gagné, mais je sais qu'on avait passé un sacré bon moment, et qu'on se sentait en sécurité. Comme si de faire tout simplement ce qui allait dans le bon sens dans la cité, nous rassurait et nous simplifiait la vie. La sécurité brune, ça pouvait avoir du bon. Bien sûr je pensais au petit garçon que j'avais croisé sur le trottoir d'en face, et qui pleurait son caniche blanc, mort à ses pieds. Mais après tout, s'il écoutait bien ce qu'on lui disait, les chiens n'étaient pas interdits, il n'avait qu'à en chercher un brun. Même des petits, on en
trouvait. Et comme nous, il se sentirait en règle et oublierait vite l'ancien. Et puis hier, incroyable, moi qui me croyais en paix, j'ai failli me faire piéger par les miliciens de la ville, ceux habillés de brun, qui ne font pas de cadeau. Ils ne m'ont pas reconnu, parce qu'ils sont nouveaux dans le quartier et qu'ils ne connaissent pas encore tout le monde.
J'allais chez Charlie. Le dimanche, c'est chez Charlie qu'on joue à la belote. J'avais un pack de bières à la main, c'était tout. On devait taper le carton deux, trois heures, tout en grignotant. Et là, surprise totale : la porte de son appart avait volé en éclats, et deux miliciens plantés sur le palier faisaient circuler les curieux. J'ai fait semblant d'aller dans les étages du dessus et je suis redescendu par l'ascenseur. En bas, les gens parlaient à mi-voix.
- Pourtant son chien était un vrai brun, on l'a bien vu, nous !
- Oui, mais à ce qu'ils disent, c'est que avant, il en avait un noir, pas un brun. Un noir.
- Avant ?
- Oui, avant. Le délit maintenant, c'est aussi d'en avoir eu un qui n'aurait pas été brun. Et ça,c'est pas difficile à savoir, il suffit de demander au voisin. J'ai pressé le pas. Une coulée desueur trempait ma chemise. Si en avoir eu un avant était un délit, j'étais bon pour la milice.
Tout le monde dans mon immeuble savait qu'avant j'avais eu un chat noir et blanc. Avant !
Ça alors, je n'y aurais jamais pensé ! Ce matin, Radio brune a confirmé la nouvelle. Charlie fait surement partie des cinq cents personnes qui ont été arrêtées. Ce n'est pas parce qu'on aurait acheté récemment un animal brun qu'on aurait changé de mentalité, ils ont dit. "Avoir eu un chien ou un chat non conforme, à quelque époque que ce soit, est un délit. " Le speaker a même ajouté " injure à l'État national ". Et j'ai bien noté la suite. Même si on n'a pas eu personnellement un chien ou un chat non conforme, mais que quelqu'un de sa famille, un père, un frère, une cousine par exemple, en a possédé un, ne serait ce qu'une fois dans sa vie, on risque soi-même de graves ennuis.
- Je ne sais pas où ils ont amené Charlie. Là, ils exagèrent. C'est de la folie. Et moi qui me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun. Bien sûr, s'ils cherchent avant, ils n'ont pas fini d'en arrêter des proprios de chats et de chiens. Je n'ai pas dormi de la nuit. J'aurais dû me méfier des bruns dès qu'ils nous ont imposé leur première loi sur les animaux. Après tout, il était à moi mon chat, comme son chien pour Charlie, on aurait dû dire non. Résister davantage, mais comment ? Ça va si vite, il y a le boulot, les soucis de tous les jours. Les autres aussi baissent les bras pour être un peu tranquilles, non ? On frappe à la porte. Si tôt le matin, ça n'arrive jamais. J'ai peur. Le jour n'est pas levé, il fait encore brun au dehors. Mais, arrêtez de taper si fort, j'arrive.

 
* Romancier, dernier ouvrage paru : Après moi, Hiroshima, Zulma Éditeur,
Paris. Initialement paru à l'occasion du Salon du livre antifasciste de Gardanne, en 1997, Matin brun a été tiré àpart et publié chez Cheyne Éditeur (43400 Le Chambon-sur-Lignon, tél. : 04 71 59 76 46), où l'on peut le commander en nombre au prix de un euro.

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22 février 2007 4 22 /02 /février /2007 13:07

Tompson, le vieux fermier, a beaucoup d'ennuis.
Il n'arrive pas à se débarrasser de son vieux gros chat gris.
Pour mettre à la porte son chat, il a tenté n'importe quoi.
Il l'a même posté au Canada et lui a dit "Tu resteras là!"
Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant.
Tompson paie un petit gars pour assassiner le chat.
L'enfant part à la pêche, l'animal dans les bras.
Au milieu de la rivière, le canot a coulé.
Le fermier apprend que l'enfant s'est noyé.

Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant.

Le voisin de Tompson commence à s'énerver,
Il prend sa carabine et la bourre de T.N.T.
Le fusil éclate, la ville est affolée,
Une pluie de petits morceaux d'homme vient de tomber.

Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant.

Le fermier découragé envoie son chat chez le boucher
Pour qu'il en fasse du hachis Parmentier.
Le chat hurle et disparaît dans la machine.
"De la viande poilue" est affiché sur la vitrine.

Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant.
Un fou s 'engage à partir on ballon
Pour aller dans la lune déposer le chaton.
A l'autre bout du monde, un cadavre est retrouvé.
Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant

Cette fois-ci, on envoie le chat au Cap Kennedy.
C'est dans une fusée à trois étages qu'il est parti.
Le fermier saute de joie, car il n'a plus de soucis.
Le lendemain matin - on l'appelle de Miami...
Mais le matou revient le jour suivant, Le matou revient, il est toujours vivant
Steve Waring 

 

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6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 14:32
Ceci n'est pas un poème de mon cru, mais une chanson du groupe "Syrano"

Ce soir c’est le Carnaval, les fous danseront des heures.

Et ce soir là, Pablo aime regarder flotter les pétales de fleurs,

Défiler les chars décorés dans les avenues, hélas,

Le petit homme est rêveur et résident des favelas.

Les gangs de Rio de Janeiro où se résignent

Les enfants de douze ans déchirés à la colle de résine

Savent que les touristes affluent en masse là en bas

Pour goûter aux paillettes aux strasses et à la samba.

Ca sent bon la fête, la joie, l’argent, l’amour,

Mais s’il ne veut pas être vendu aux escadrons de la mort pour

Etre abattu comme son frère, Pablo devra voler

Dans le sac des riches rentières ; son couteau pour seul allier.

Mais l’enfant est drogué et trop émerveillé

Par les lumières du soir et le fracas des tambours.

Même s’il sait que la milice est en train de le surveiller,

Il se dit qu’après tout c’est pas la fête tous les jours.

Et puis il tourne, il tourne, et il danse Pablo.

Il se sent libre loin des foules et de ces sombres tableaux.

Il sourit, s’allonge vole et s’effondre étourdi,

Baigne dans une marre de sang au milieu des confettis.

 

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Les oiseaux chantent, les étoiles brillent et la Terre reste ronde.

Ronde comme une valse, comme les joues d’un enfant

Qui meurt pendant qu’on danse sur le vieux continent.

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,

Les oiseaux chantent, les étoiles brillent et la Terre reste ronde.

La paix n’existe plus, il n’y a que la guerre qui fait semblant.

Une colombe perdue dans un vol de corbeaux blancs.

 

Il fait nuit le jour dans ces couloirs sombres

Où avance et s’enterre le cortège des ombres.

Ming travaille dans une mine de la Chine profonde,

Tente de préserver son enfance à cent mètres sous les tombes,

Elle chante des comptines quand le charbon l’illumine,

Attend le charme qui l’emmène vers le monde qu’elle imagine.

Elle grave sur les murs sales des galeries des histoires.

La triste mémoire déçue d’une petite ballerine.

Les rizières en contrebas du village où elle grandit,

La brume des matins, l’encens qui s’évanouit,

Et le jour où ses parents ont vendu sa grande sœur

Pour qu’elle fasse des choses avec les mineurs.

Seule, Ming ère durant des heures dans le noir

Et sourit, et pioche, et souffre, mais ce soir

La petite fille n’est pas remontée, elle s’est enfuie

Dans la galerie effondrée où son corps est enfoui.

Refrain.

 

A douze ans, moi, j’étais un môme effacé,

Préférant la tendresse d’un rêve à la dureté

De la vie rêche, des relations sèches et abrégées.

Ma timidité, ma brèche, de la poudre mais pas de mèche.

Famille éméchée, mes seuls vrais soucis étaient ma mèche.

Les nouveaux survets de mes potes et les baskets qu’on achetait,

Mais je ne pensais pas aux enfants de mon âge là-bas

Qui cousaient nos habits pour deux francs la journée.

Je me souviens avoir eu honte d’aller aux Compagnons du Partage

Alors qu’une famille du tiers monde y ferait un Palais.

Je me souviens avoir compris être complice de l’esclavage

Et qu’être pauvre en France c’est déjà ça de gagné.

Je me souviens avoir eu faim mais pas d’en être mort

Alors je profite plus du peu qui m’est offert et bien moins du confort

Qui rend amer quand, à la télévision,

On nous montre des gosses mourir de la malnutrition.

Envoyons des paquets de riz pour soulager nos consciences sales,

Cinq francs et des sourires, et des millions qui s’envolent,

Qui s’étalent sur nos sols. Je m’interroge aujourd’hui.

Le plus fou est-il le fou ou bien le fou qui le suit ?

Refrain.

 

Allez ! Réjouissez-vous pendant qu’il est encore temps !

Et dansez ! Dansez ! Dansez !

Paroles : S. Adeline - Groupe : Syrano - Album : Musique de chambre
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25 décembre 2006 1 25 /12 /décembre /2006 09:40

Arrache-moi les yeux
Que je ne puisse plus voir
Arrache-moi les mains
Que je ne puisse toucher
Arrache-moi les ongles
la douleur jusqu'au bout bout des doigts
Arrache-moi le cœur
Que je ne puisse plus avoir peur
Arrache-moi la tête
Que je ne puisse savoir
Arrache-moi les oreilles
Que je ne puisse t'entendre
Arrache-moi les...
La douleur jusqu'au bout de moi
Arrache-moi le cœur

Que je ne puisse plus avoir peur

 

A Camille...

 

Chanson  : Louise Attaque

Photos : Musée Rodin Paris.



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31 octobre 2006 2 31 /10 /octobre /2006 08:33

"Il a tourné sept fois sa langue dans ma bouche avant de me parler d'amour".

 

Jacques Prévert

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