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Il Était Une Fois

  • : Dire et Terre
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Comme l'a dit Françoise Dolto : "Tout est langage".
 Ici c'est mon langage artistique que j'ai envie de partager avec vous.
Mon dire et ma terre. Dire mes mots, mes émois et moi...

Il Y A Des Mois

6 janvier 2007 6 06 /01 /janvier /2007 14:32
Ceci n'est pas un poème de mon cru, mais une chanson du groupe "Syrano"

Ce soir c’est le Carnaval, les fous danseront des heures.

Et ce soir là, Pablo aime regarder flotter les pétales de fleurs,

Défiler les chars décorés dans les avenues, hélas,

Le petit homme est rêveur et résident des favelas.

Les gangs de Rio de Janeiro où se résignent

Les enfants de douze ans déchirés à la colle de résine

Savent que les touristes affluent en masse là en bas

Pour goûter aux paillettes aux strasses et à la samba.

Ca sent bon la fête, la joie, l’argent, l’amour,

Mais s’il ne veut pas être vendu aux escadrons de la mort pour

Etre abattu comme son frère, Pablo devra voler

Dans le sac des riches rentières ; son couteau pour seul allier.

Mais l’enfant est drogué et trop émerveillé

Par les lumières du soir et le fracas des tambours.

Même s’il sait que la milice est en train de le surveiller,

Il se dit qu’après tout c’est pas la fête tous les jours.

Et puis il tourne, il tourne, et il danse Pablo.

Il se sent libre loin des foules et de ces sombres tableaux.

Il sourit, s’allonge vole et s’effondre étourdi,

Baigne dans une marre de sang au milieu des confettis.

 

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Les oiseaux chantent, les étoiles brillent et la Terre reste ronde.

Ronde comme une valse, comme les joues d’un enfant

Qui meurt pendant qu’on danse sur le vieux continent.

Mais tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,

Les oiseaux chantent, les étoiles brillent et la Terre reste ronde.

La paix n’existe plus, il n’y a que la guerre qui fait semblant.

Une colombe perdue dans un vol de corbeaux blancs.

 

Il fait nuit le jour dans ces couloirs sombres

Où avance et s’enterre le cortège des ombres.

Ming travaille dans une mine de la Chine profonde,

Tente de préserver son enfance à cent mètres sous les tombes,

Elle chante des comptines quand le charbon l’illumine,

Attend le charme qui l’emmène vers le monde qu’elle imagine.

Elle grave sur les murs sales des galeries des histoires.

La triste mémoire déçue d’une petite ballerine.

Les rizières en contrebas du village où elle grandit,

La brume des matins, l’encens qui s’évanouit,

Et le jour où ses parents ont vendu sa grande sœur

Pour qu’elle fasse des choses avec les mineurs.

Seule, Ming ère durant des heures dans le noir

Et sourit, et pioche, et souffre, mais ce soir

La petite fille n’est pas remontée, elle s’est enfuie

Dans la galerie effondrée où son corps est enfoui.

Refrain.

 

A douze ans, moi, j’étais un môme effacé,

Préférant la tendresse d’un rêve à la dureté

De la vie rêche, des relations sèches et abrégées.

Ma timidité, ma brèche, de la poudre mais pas de mèche.

Famille éméchée, mes seuls vrais soucis étaient ma mèche.

Les nouveaux survets de mes potes et les baskets qu’on achetait,

Mais je ne pensais pas aux enfants de mon âge là-bas

Qui cousaient nos habits pour deux francs la journée.

Je me souviens avoir eu honte d’aller aux Compagnons du Partage

Alors qu’une famille du tiers monde y ferait un Palais.

Je me souviens avoir compris être complice de l’esclavage

Et qu’être pauvre en France c’est déjà ça de gagné.

Je me souviens avoir eu faim mais pas d’en être mort

Alors je profite plus du peu qui m’est offert et bien moins du confort

Qui rend amer quand, à la télévision,

On nous montre des gosses mourir de la malnutrition.

Envoyons des paquets de riz pour soulager nos consciences sales,

Cinq francs et des sourires, et des millions qui s’envolent,

Qui s’étalent sur nos sols. Je m’interroge aujourd’hui.

Le plus fou est-il le fou ou bien le fou qui le suit ?

Refrain.

 

Allez ! Réjouissez-vous pendant qu’il est encore temps !

Et dansez ! Dansez ! Dansez !

Paroles : S. Adeline - Groupe : Syrano - Album : Musique de chambre
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commentaires

T
Oups !!! moi aussi j'aime Syrano.... je te l'ai pas dit.... alors je te le dit.... bises et à ce soir.
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A
Et ben comme ça, ça sera dit ! (rose... ou noir ?) Oui, j'aime aussi Boby Lapointe.<br /> hooo il manque le radis dans notre pièce, dommage je me serais bien vue radis...  mais pas rose, j'aime pas le rose. Mais radis noir c'est laid... bon, suspense, si ça se trouve elle va me coller le cornichon.... vivement la distribution ! A tout' :-D
T
Merci d'avoir raconté ton dimanche. Ce sont ces petits quotidiens qui n'ont l'air de rien qui font la vie :-) Et merci de te dévoiler un peu dans ce post, rimé qui plus est! Au plaisir de te lire!
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A
Raconter... pas de problème c'est mon boulot et puis ça m'amuse. Je ne me dévoile pas dans ce post car il n'est pas de moi mais comme tu es la 2ème à te planter c'est que ça ne doit pas être clair... je retourne donc apporter les précisions nécessaires. Merci.
E
Je trouve que les vers sont trop longs. On attend la fin, et elle a du mal à arriver. Le vers, au lieu de s\\\'envoler vers le grand, tombe vers le bas. C\\\'est dommage. Et puis, moi aussi j\\\'aime bien la poésie, mais la mienne. Je te cache pas que je suis plutôt fan de la manière dont Hugo décrit le paysage politique dans "Les châtiments", ou l\\\'extraordinaire oeuvre de Rimbaud. Mais j\\\'aime bien ce que tu fais hein lol. J\\\'aime bien ce poème. Mais tu me comprendras si je te dis que j\\\'ai un peu de mal.<br /> Je suis vraiment tombé en admiration devant l\\\'avant dernier paragraphe, qui commence par "A douze ans, moi, ..." et qui se termine par "... le fou qui le suit ?". Ca, j\\\'ai vraiment adoré. C\\\'est génial.<br /> Pour le fond, je suis d\\\'accord. Enfin... comment dire. Je pense qu\\\'on ne doit pas se priver par culpabilité parce que certains ne mangent pas tous les jours. Bien sûr que c\\\'est en partie de notre faute. mais bon... Le bonheur, c\\\'est une échelle. Nous, on a une base de bonheur très élevée. Alors la moindre désillusion peut nousn plonger dans une immense tristesse. Au Niger, ils n\\\'ont rien. Alors forcément, un sourire les rend heureux.<br /> Allez, j\\\'arrête. Grobis ;)
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A
Un doute en te lisant : As-tu bien lu que ce texte n'est pas de moi ? Ca n'est pas un poème mais une chanson et peut-être que j'aurais eu un ressenti semblable si je l'avais lue avant de l'entendre. Hier quand je l'ai copiée, je me suis dit :"personne ne va lire ça jusqu'au bout, c'est trop long", mais peu importe, j'avais besoin de la copier parce que j'aime vraiment le groupe Syrano (je me répète, tant pis... voir mes autres "Syrano" dans la rubrique "mots d'autres"), mais il ne fait pas l'unanimité c'est sûr, cet album "musiques de chambre" je l'ai gravé à 5 ami(e)s et une seule m'a dit qu'elle aimait...donc, je me fais plaisir avant tout (c'est égoïste un blog!)... et puis moi, je n'aurais jamais écrit un texte pareil parce que le sujet de la politique mondiale n'est pas du tout mon domaine d'action, je laisse ça à ce qui savent. Ce qui me touche le plus bien sûr c'est comme toi, le chapitre du môme de 12 ans de chez nous... je l'ai devant le nez toute la journée ! <br /> Le jeu du "je dis ce que je pense" est décidément toujours aussi "dangereux", surtout quand on a pas intégré la diplomatie... je vais donc y réfléchir et mettre un bémol. Visiblement, je t'ai vexé mais vu ta sensibilité, ça n'est pas étonnant. Que ce soit clair : j'aime la poésie qui se dégage de tes récits, je suis sur le cul de constater l'incroyable sensilité avec laquelle tu perçois l'environnement qui t'entoure et le talent avec lequel tu le retranscris par contre j'aime moins ton coté "morbide", "défaitiste", mais c'est le décalage de l'âge, c'est tout. Et puis je ne suis personne pour juger de tes productions, je suis juste quelqu'un qui ose écrire et s'afficher sur le net au même titre que toi et les autres, ce n'est que le ressenti d'une nana de 40 balais avec son vécu et ses faiblesses et son grand manque de diplomatie. Voili... comment te dire maintenant que j'aime beaucoup "les sourires du temps" ?<br /> Bon c'est long... mais je répond toujours quand on me parle et là... je ne peux pas faire plus court.<br /> Biggrobis (celui-là c'est le grand-père, je ne le sors que dans les grandes occasions) :-D
A
Ayé, ça me reprend la Syranomania ! En fait elle ne m'a jamais quittée. Donc après "Bulle" et "Monsieur Neige", voici "les corbeaux blancs" rien à ajouter sur ce texte... On ne découvre rien que l'on ne sait déjà mais, au risque d'être encore une fois rabat joie, en cette période d'opulence... j'ai besoin de me rappeler certaines choses... c'est tout. Et puis, j'ai un fils de 12 ans...<br /> Rien à jeter dans cet album. Mais vraiment dommage, leur site n'exite plus, on ne peut plus les voir ni les écouter... Donc contentons-nous pour l'instant de les lire... Moi, je crois que je vais toutes les publier. Voilà.
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