Elle était là, dans son sac. Depuis des années elle l’avait là toujours sur elle. Cette lettre, LA lettre. Elle savait que le jour où elle arriverait à la lire sans pleurer elle serait guérie. Mais avait-elle envie de guérir ? Oui. Non. Peut-être. Cette lettre qui lui parlait de l’avant, de la vie, de l’après aussi, surtout, l’après cataclysme et toutes les tentatives de survie. Vaines.
Elle se demandait ce qu’il adviendrait de cette lettre après sa mort. Mais le papier vieillirait peut-être plus vite qu’elle. L’encre devait déjà être effacée à l’endroit des plis. Elle ne savait pas. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas dépliée. Elle n’en avait pas envie. Elle savait qu’elle était là. C’était tout. Elle avait peur peut-être. Peur de la dernière phrase. Celle qui provoquait le déluge. Celle qui contenait les 3 mots les plus puissants du monde mais les plus paralysants à la fois. Ces mots qu’elle n’employait jamais à la légère. Ces mots pesés, ressentis dans toutes les parcelles de son être jusqu’au tréfonds de son âme. Toujours.
Elle était là cette lettre. Gardée. Enkystée. Et si elle la brûlait ? Non. Et pourquoi pas ? Pourquoi ? Pour faire de la place. A autre chose. Au mouvement. La vie c’est le mouvement.
Questions…
Il est là tout près d’elle. Il dort. Apaisé. Un enfant. L’Enfant. Le calme fragile de l’enfant. Elle l’aime quand il dort. Ne pas le réveiller. Résister à l’envie de l’enserrer. Non, le laisser tout à sa torpeur. Elle l’aime. Elle pense les images derrière ses paupières closes. Les bribes de vécu de l’avant, qui font tout ce qu’il est. Qui font tout ce qu’elle aime. Elle l’aime. Dans son intégrité elle l’aime. Malgré les peurs, le manque, malgré l’erreur de ventre. Elle l’aime.
Il est là tout près d’elle. Il dort. Elle sait l’instant. Elle sait l’urgence. Elle sait la chance. Elle goûte. Elle sait la perte. Elle sait tout. Trop… Elle sait aussi qu’il ne sait pas. Elle pleure.
Il est là tout près d’elle. Il dort. Elle voudrait figer le temps pour ne pas à avoir à vivre ce qu'elle sait que sera l'après. Figer l'instant. L’incorporer à tout jamais… L’incorporer pour combler l’absence, colmater la plaie. Elle voudrait l’étreindre. Fort. Jusqu’à la prochaine fois, la prochaine vie… Une vie sans erreur, sans absence, sans perte. Une vie… La Vie.
Il est là tout près d’elle. Il dort. Apaisé. Elle l’aime. L'Enfant.
Parce que dans la vie il me parait important de toujours résister à la masse, à la tendance… Surtout quand elle me semble totalement aliénante…
… Facebook, je te dis non, je ne rejoindrai pas ton troupeau ! Je me ferai le Bérenger de Ionesco face à la rhinocérite.
Mais pour ceux qui ne pourraient s’abstenir d’entrer dans mon intimité façon Facebook, je ne résiste pas à l’envie idiote de vous faire un petit simulacre : ça pourrait donner ça :
Anne Defontenay est à la maison, elle regarde Secret story avec son mari et ses enfants
Alex Tirpe : Woua kel chance, c’est extraordinèèèère ! tro bien lol !
Anne Defontenay : Rho oui, faut savoir profiter de ces petits moments de bonheur tous simples. :)
Alain Verse et Anne Defontenay : aiment ça.
Stella Putarte : Rho tro bien de tavoir retrouvé ! tro cool detre ton ami… g vu ton adresse, jabit dan la ru derièr ché toi mé jté jamé vu : normal lol jsor pa ! eusesmen g la face de chèvre pr me fèr d ami : MDR !
Anne Defontenay : rhooui trop bien !
Activités récentes :
Anne est maintenant fan de Rouler des patins à l’envers.
Anne a écrit sur le Mur d'Incompréhension
Anne et Stella Putarte sont maintenant amies
Anne Defontenay se regarde dans la glace tous les matins
Alex Tirpe aime ça
Robin Didon : euresmen lol, c kan mm mieu pr se makiyé mdr
Anne Defontenay : MDR !
Activités récentes :
Anne et Sacha Touille sont maintenant amis
Anne est maintenant fan de Dormir dans les bras d'un Troll
Anne a écrit sur le Mur du Silence
Anne a rejoint le groupe Prendre un bain tout nu avec son chéri au milieu des crocodiles
Anne Defontenay n’a pas fait caca hier.
Moussa Mafémal aime ça.
Robin Didon : Et pipi?
Anne Defontenay : Pipi oui.
Robin Didon : Ha tu ma fait peur!
Activités récentes :
Anne a rejoint le groupe Marcher à cloche-pied avec un pot de confiture d’abricots sur la tête
Anne a rejoint le groupe de ceux qui pensent que Le Président de la république n’est pas trop gentil quand même
Anne Defontenay vient de se réveiller
Robin Didon aime ça
Moussa Mafémal : Hé féniasse, ta vu leur ?
Activités récentes :
Anne a écrit sur le Mur du son.
Anne et Moussa Mafémal sont maintenant amis.
Anne est maintenant fan de se gratter entre les orteils.
...
Avouez que ça fait rêver non?
J'ai participé à un week-end de stage d'initiation à l'art du Bogolan organisé par l'Association "Terre de savoirs". Karim, artiste Malien nous a transmis son art avec beaucoup de passion et de patience.... C'était absolument génial. Fatigant pour moi (faut dire j'ai pas mal produit!) mais génial.
Le voilà chez lui à l'oeuvre : ici.
Et voila mes productions :
Dans l'idée de me coudre un boubou...
Recto :
Verso :
J'ai pensé que mon dos méritait bien un baobab!
Je dépose les armes,
Là à terre je les pose.
Tu peux les prendre si tu veux,
Moi je n’en veux plus. J’arrête…
Et à mains nues encore moins,
Mes mains ne sont pas faites pour ça.
Au début, j’ai fait celle qui n’avait pas compris.
J’ai voulu croire qu’on pouvait avancer sans livrer bataille,
Je me suis trompée.
Mais tant pis je ne suis vraiment pas une guerrière.
Je ne sais pas le faire et puis je suis trop fatiguée. Tant pis.
Je dépose les armes.
A terre.
"Lâge mûr" de Camille Claudel. Musée d'Orsay
Outre l’effondrement psychologique et les désordres qu’elle te laisse, la perte est un formidable électrochoc. Un électrochoc qui, comme tous les électrochocs, te remet au monde. Ce monde qui ne peut être le même qu’avant. Comme si tout était venu se ranger à sa juste place. Sans que tu ne maîtrises rien, le ménage s’est fait au-dedans de toi. Tu le sais, tu ne seras jamais comme avant. Tu ne t’éloigneras jamais de l'essentiel. Tu le sais, tu connaitras la solitude et l’incompréhension. La souffrance de la différence. Mais ça ne fait rien.
La perte, c’est peut-être une chance de l’intégrer très tôt… Elle conditionne ta vie, elle est partie intégrante de ton être. Quand tu aimes quelqu’un, tu sais que du jour au lendemain tu peux le perdre. Ca te ramène à la valeur essentielle et fondamentale de l'amour… LA valeur qui conditionne tout ton être, toutes tes actions, toutes tes décisions. Toujours. Comme un condamné à mort va vivre pleinement cette heure parce que c’est la dernière. Toi, tu aimes pleinement parce que tu connais la perte. Tout le reste n’est que fioriture… Quand tu sais la perte, tu restes connecté à ta profondeur. Tu ES. Tu ES parce que tu AIMES. Tu aimes fondamentalement.
L’ami c’est qui ?
C’est celui qui me fait rire. Oui, le rire c’est toujours le plus important. La vie est bien trop triste pour qu’on n’en rit pas ! Mais faut qu’il rit à mes vannes aussi… Sinon c’est pas du jeu !
L’ami, il est authentique. Il est dans la profondeur. Il s’en fout du paraitre, en tout cas avec moi… il s’en fout ! De toute façon, moi il sait bien que je ne vois que le dedans ! L’ami il m’accueille, n’importe où n’importe quand, quel que soit mon état… Si j’ai envie de pleurer il me dit pleure : ça tombe bien je supporte pas les gens qui me disent ne pleure pas ! Je sais que je peux tout lui dire sans le charger, sans qu’il me juge. Et puis avec l’ami on se capte… Je sais que c’est lui avant de décrocher : dès que le téléphone sonne, juste parce que je pensais à lui donc c’est normal et puis des fois on s’envoie des textos pile en même temps : c'est télépatant! On est pas trop pareil tous les deux tant mieux sinon on fusionnerait et ça serait souffrant. Je connais ses défauts et je les accepte (c'est bien parce que c'est lui!) mais si j’entends quelqu’un les souligner je lui casse la gueule. L’ami il est libre et moi aussi, je ne suis pas en manque de lui pas plus que lui de moi, je sais qu’il est là c’est simple et c’est tout. Si demain il part il sait que je ne le retiendrais pas…
L’ami il n’est pas indispensable mais s’il n’était pas là ben… Je l’inventerais.
Aujourd’hui je suis perdue.
Perdue comme quand les mains lâchent les objets,
Comme quand les pieds ne savent pas où ils doivent aller,
Comme quand les yeux n’arrivent pas à trouver l’horizon,
Et que le corps s’habille de plomb.
Aujourd’hui je suis perdue.