Le but c'est de la nommer...
S'il vous vient quelque chose...
Parce que moi en ce moment c'est Taire.
Merci!
Tout a déjà été écrit. Les mots, guirlandes de phrases, poétiques, ou politiques, ou sarcastiques, ou mathématiques ne sont que recommencement. Comment ne pas se lasser de toutes ces lettres assemblées dans l’ordre ? Ou dans le désordre... Lettres, syllabes, mots, phrases, textes… Combien de possibilités d’assemblages ? Combien de combinaisons possibles ? Mathématiques. Tout est mathématique, même les lettres… C’est déprimant d’être ainsi envahie par les mathématiques. C’est pour ça que j’invente des mots, pour me dévahir des mathématiques… Oui, d’accord c’est pour ça. C’est moins déprimant là. Ainsi donc mon besoin d’écrire ne serait que dévahissement mathématique. Ok… Alors, je vais écrire une énorme connerie que je n’ai encore jamais écrite (ni même pensée) : d’abord pour me prouver que tout n’a pas été écrit, ensuite pour me dévahir et enfin parce que j’en ai envie. Donc ce midi-matin pendant que tous les ensommeillés sommeillent, moi j’écris : « MERCI LES MATHEMATIQUES ! ».
Si vous chopez l’imbécile qui a écrit ce proverbe de naze s’il vous plait, laissez-le moi… (Pas le proverbe hein : je le veux pas ! Non, l'imbécile!)
Laissez-le moi que je lui raconte la vie, que je lui lise « Schmélele et l’Eugénie des larmes » (et zou, tous les fans de Claude Ponti encore une fois sur mon blog : merci Google !), il sera obligé de comprendre quand il aura vu la gueule de l’empêcheur… Comprendre que vouloir c’est très bien mais ça ne suffit pas ! Et en plus, y en a qui peuvent sans même vouloir : ça leur tombe tout cuit dans le bec, c’est dégueulasse !
Au nom de tous les échecs scolaires, les étiquetés à tord, les recalés du système…
Au nom de tous les blessés, les déchus qui croupissent dans la solitude glauque d’une société élitiste !
Au nom de tous les malades qui succombent, fatigués d’avoir trop voulu sans avoir pu !
Au nom de tous ceux-là je vous dis merde Monsieur le faiseur de proverbe à deux balles !
Oui je sais, je pourrais pas lui raconter la vie à ce Monsieur, parce qu’il est sûrement déjà mort et ben, j’espère qu’il est mort dans la souffrance, au moins peut-être qu’à l’heure de son dernier soupir, il aura changé d’avis !
Oui, d’accord en plus je dis Monsieur et si ça se trouve c’est une Madame… Je dis Monsieur parce que le masculin l’emporte sur tout donc aussi sur la connerie, forcément ! Et pourtant, ça m’étonnerait pas que ce soit une madame, j’en connais plein des reines de la connerie-donneuses de leçons. Et ben, je m’en fous, qui que vous soyez Monsieur ou Madame, faites gaffe avant d’écrire des conneries pareilles, y en a qui en crèvent de vouloir vivre !
Au revoir. Tout simplement dire « Au revoir » parce qu’adieu est un mot qui n’a jamais fait partie de mon vocabulaire, je ne crois pas plus en un adieu qu’à un dieu…
Comme un rendez-vous manqué, qui marquerait un inachèvement à vie. Une symphonie inachevée tout le monde s’extasie mais une relation inachevée tout le monde s’en fout !
Cet au revoir qui ne s’est pas gravé dans ma mémoire a provoqué un marasme inpansable dans mon amour, une abandonite chronique et une paralysie mortifiante face à toute probable conclusion.
Ma mémoire s’est alors mise à tricoter des souvenirs imaginaires, des mondes merveilleux, des univers fanstasques… Merci : ils me sauvent tous les jours!
Puis sont venues les tentatives d’au revoir post mortum, et autres actes symboliques frisant plus la sorcellerie que la raison… J’ai alors appris à donner tord à la raison.
Alors je vis, je sorcelle, je foldingote, je ris, je pleure… mais je n’ai pas dit au revoir, non pour de vrai je ne l’ai pas dit et lui non plus… Trop tard !
Les mots injustice pleurés dans le silence d’une chambre d’enfants,
Les mots amour jetés à la tête de ceux qui ne peuvent les recevoir,
Les mots indicibles étranglés au fond de la gorge,
Les mots souffrance criés au hasard des chemins,
Les mots perles contés en solitaire au clair de lune,
Où vont tous ces mots ?
Tous ces mots qui n’ont pas trouvé d’écho…
Y a-t-il un pays des mots perdus ?
Et s’ils revenaient ?
S’ils me revenaient, je les tisserais dans le cahier du souvenir,
Et je les relirais pour tromper la solitude de mes vieux jours à venir.
Je les relirais et je sourirais, oui je sourirais et puis je pleurerais…
Il était une fois...
Il a 7 ans à Lyon…
Et il était deux fois…
La semaine dernière à Montpellier.
Un conte aux textes légers et drôles qui s’applique a détrôner un ténor qui "se la pète un peu trop" ! Un voyage initiatique vrai et profond!
Joël Jouanneau a écrit cet opéra il y a 7 ans, pour répondre à la demande d’un Monsieur qu’il aime beaucoup : Mr Durel, le Directeur de l’Opéra de Lyon.
Explication :
« Quand j’écris cet opéra, je pense à la sagesse de ce Monsieur devant la vie, c’est en pensant à lui oui, que j’ai imaginé son contre alter égo : un ténor plus fort que fort qui se croit tout permis. Je l’ai envoyé en classe de neiges, le ténor, sur la banquise, au pays des Ardoinzos, afin qu’il apprenne à chanter faux, qu’il apprenne aussi que le verbe bavoir est moins intéressant que le verbe bêtre, ainsi nous on pourra l’applaudir, d’une seule main et sans faire de bruit. Et ils lui ont tout appris comme il faut pas, les Ardoinzos, tout appris de travers et à la baguette. Et maintenant il est complètement guéri, le ténor il est plus que fort, c’est un moins que rien, même qu’il ne fréquente que les notes intenses du silence, et à l’opéra il est le seul à savoir faire ça »
Pour mener à bien ce projet, il s’entoure d’un compositeur aussi "fou" que lui : Jacques Rebotier… qui écrit une partition pour un seul instrument (sans compter la voix bien évidemment) : le violoncelle ou plutôt 8 violoncelles, un octuor comme on dit chez les musiciens !
Explication :
"ici 32 cordes, et quelques autres, vocales. Les plus chauds des instruments, les cordes, le plus chaud d'entre eux, le violoncelle. Et plus chaud que les plus chauds instruments : la voix. Au coeur de cette extrême chaleur, réside pourtant une froideur extrême : celle du non-vibrato. Le langage naturel de la voix de l'enfant. Qui parfois dans l'aigu soudain vous saisit, comme sait aussi vous glacer d'une harmonique, ou d'un accord d'harmoniques, des violoncelles."
L'anecdote :
Joël Jouanneau a un jour été victime d’une syncope… Et il a eu envie d’imaginer un « délire », une sorte d’histoire parallèle qui aurait pu se passer durant cette brèche hors du temps que représente ce malaise.
Le conte :
Mr Ouate, star capricieuse, imbu de sa personne est victime d’une syncope. Il se retrouve alors propulsé au pays d’Amok. Ce sont les Ardoinzos, peuple de cette terre des grands fonds et des grands froids, qui s’occuperont de lui.
Ausculté par le grand Arnak, sorcier des Ardoinzos, le diagnostic est clair : Ouate a un ego surdimensionné et se prend pour un roi ! Seule solution : la décapsulation du cerveau.
Extrait :
« Ses grands airs l’ont fait déjanter, il doit déchanter, sinon : va crever »
« Griffure lui décapsula le ciboulot, à Ouate… et puis on est allé chercher Grogg, il était au sommeloir, il opère à vif, et il opère qu’une fois, avec moi ça passe, ou pas, il dit, et si ça passe pas ça trépasse, et tant pis… »
« … et puis on a attendu qu’il soit bien réparé, des longs mois on a attendu, toute une hiberne, et une fois sur pied, on a fait appel à Grunge, le prof de Solfège, un esspèce de la voix, et il avait sa férule avec lui… »
La férule du Professeur Grunge a eu raison de lui, il a renoncé à la gloire, il a préféré devenir un indien des neiges, un Heyoka : (c’est chez les Inuits, le chaman-clown qui prend en charge les malheurs de la tribu, les transformant en rire. « ensuite le heyoka va moins bien, mais la tribu va mieux » précise Joël Jouanneau ).
En images :
Représentation du 30 avril
Ne me demandez pas pourquoi les photos s'obstinent à défiler à l'envers (peut-être parce que ce spectacle est pas très à l'endroit...)
La première fois que j’ai vu cet opéra mes oreilles ont été un peu surprises mais j’ai aimé, la deuxième fois j’ai adoré… Pour ce que ça raconte, pour la façon dont c’est raconté, pour le bonheur contagieux des enfants-interprètes, pour voir ma fille transformée en professeur Grunge (bravo les maquilleuses : méconnaissable !).
Merci à tous les « fous » qui se sont mis en 4 pour que ce spectacle ait lieu (et peut-être même que j’en fait, indirectement, un tout petit peu partie)!