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Il Était Une Fois

  • : Dire et Terre
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Comme l'a dit Françoise Dolto : "Tout est langage".
 Ici c'est mon langage artistique que j'ai envie de partager avec vous.
Mon dire et ma terre. Dire mes mots, mes émois et moi...

Il Y A Des Mois

29 avril 2007 7 29 /04 /avril /2007 02:22


Cette nuit, quand je suis montée voir la lune,

Je lui ai dit : « tu veux que je te raconte ma vie ? »

Elle a dit oui.

Alors je me suis assise sur l’étoile d’à coté,

Pour ne pas la gêner et je lui ai raconté…

Mon printemps, mon été…

Et comme elle souriait, j’ai continué.

Je lui ai dit mes soleils, mes arcs en ciel, mes pluies et mes grêles.

Et puis j’ai ri et j’ai pleuré aussi…

Et elle, elle n’a rien dit…

Juste elle a fait un petit soupir de lune,

Un soupir de rien du tout…

C’est là que j’ai vu qu’elle s’était endormie,

Alors sans faire de bruit,

Je suis partie.

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commentaires

E
Ce texte ma rappelle étrangement un conte africain "Rayon de lune".Tu peux le retrouver sur mon site :http://mythesfondateurs.perso.cegetel.net/dans les contes africains (menu à gauche).<br /> Le rayon de lune<br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> Quand il vécut ce que je vais vous dire, Mackam était un jeune homme au coeur bon, à l’esprit rêveur, à la beauté simple. Il souffrait pourtant d’une blessure secrète, d’un désir douloureux qui lui paraissait inguérissable et donnait à son visage, quand il cheminait dans ses songes, une sorte de majesté symbolique. Il voulait sans cesse savoir. Savoir quoi, il n’aurait pas su dire. Son désir était comme une soif sans nom, une soif qui n’était pas de bouche, mais de coeur. Il lui semblait que sa poitrine en était perpétuellement creusée, asséchée. Il en tombait parfois dans un désespoir inexprimable. <br /> <br />  <br /> <br /> Il fréquentait assidûment la mosquée, mais, dans ses prières, ce n’était pas le savoir qu’il désirait. Il les disait pourtant, tous les soirs, lisait le Coran, cherchait la paix dans sa sagesse. Il s’y décourageait souvent. En vérité, plus que les paroles sacrées, il goûtait le silence qu’il appelait à voix basse : «  le bruit du rien », à l’heure où la lune s’allume dans le ciel.<br /> <br />  <br /> <br /> La lune, il l’aimait d’amitié forte et fidèle. Elle lui avait appris à dépouiller la vie de ses détails inutiles. Quand elle apparaissait, il la contemplait comme une mère parfaite. Sa seule présence simplifiait l’aridité et les obstacles du monde. Ne restait alentour que la pointe de la mosquée, l’ombre noire de la hutte, la courbe pure du chemin, rien d’autre que l’essentiel, et cela plaisait infiniment à Mackam. <br /> <br />  <br /> <br /> Or, une nuit de chaleur lourde, comme il revenait, le long du fleuve aux eaux sombres et silencieuses, de l’école coranique, où il avait longtemps médité, l’envie le prit de dormir dans cette tranquillité où son âme baignait. A la lisière du village, il se coucha donc sous un baobab, mit son Coran sous sa nuque, croisa ses doigts sur son ventre et écouta les menus rien alentour. Le ciel était magnifique. Les étoiles brillaient comme d’innombrables espérances dans les ténèbres. Le coeur de Mackam en fut empli d’une telle douceur que sa gorge se noua. « Savoir la vérité di monde, soupira-t-il, savoir ! » Ce mot lui parut plus torturant et beau qu’il ne l’avait jamais été jusqu’à cette nuit délicieuse. Il regarda la lune. <br /> <br />  <br /> <br /> Alors il sentit un rayon pâle et droit comme une lance entrer en lui par la secrète blessure de son esprit. Aussitôt, le long de ce rayon fragile, il se mit à monter vers la lumière. Cela lui parut facile.  Il était soudain d’une légèreté merveilleuse. Une avidité jubilante l’envahit. La pesanteur du monde, les chagrins de la terre lui parurent bientôt comme de vieux vêtements délaissés. Il se dit qu’il allait enfin atteindre cette science qu’il ne pouvait peut-être jamais apprendre de personne, mais qui l’apaiserait pour toujours. Il bondit plus haut. Les étoiles disparurent alentour de la lune ronde. Il se retint de respirer pour ne point rompre le fil qui le tenait à l’infini céleste. Il s’éleva encore, parvint au seuil d’un vide immense et lumineux. <br /> <br />  <br /> <br /> C’est alors qu’il entendit un cri d’enfant lointain, menu, pitoyable. Un bref instant, il l’écouta. Quelque chose, en lui, remua, un chagrin oublié peut-être, un lambeau de peine terrestre emporté dans le ciel. Mackam se sentit descendre, imperceptiblement. Le cri se fit gémissant dans la nuit. Il s’émut, s’inquiéta. « Pourquoi ne donne-t-on pas d’amour à cet enfant ? » se dit-il, et il eut, tout à coup, envie de pleurer. Il se tourna sur le côté. Il était à nouveau dans son corps, sous l’arbre. <br /> <br />  <br /> <br /> Et, dans son corps, les yeux mi-clos à la lumière des étoiles revenues, il vit la cour d’une case, et, dans cette cour, un nourrisson couché qui sanglotait, les bras tendus à une mère absente. Mackam se dressa sur le coude, le coeur battant, la bouche ouverte. Il n’y avait pas d’habitation, à cet endroit du village. Il murmura : « Qui est cet enfant ? – C’est toi-même, répondit une voix fluette, au-dessus de sa tête ». Il leva le front, tendit le cou et vit un oiseau noir perché sur une branche basse du baobab. Il lui demanda : « Si c’est moi, pourquoi ai-je crié ? – Parce que la seule puissance de ton esprit ne pouvait suffire à atteindre la vraie connaissance, lui dit l’oiseau. Il y fallait aussi ton coeur, ta chair, tes souffrances, tes joies. L’enfant qui vit en toi t’a sauvé, Mackam. S’il ne t’avait pas rappelé, tu serais entré dans l’éternité sans espérance, la pire mort, celle où rien ne germe. Brûle-toi à tous les feux, autant ceux du soleil que ceux de la douleur et de l’amour. C’est ainsi que l’on entre dans le vrai savoir ».<br /> <br />  <br /> <br /> L’oiseau s’envola. Mackam se leva et s’en fut lentement par les ruelles de son village. De-ci, de-là, devant des portes obscures, brillaient des lumières. Près du puits, l’âne gris dormait, environné d’insectes. Sous l’arbre de la place, une chèvre livrait son flanc à ses petits. Au loin, un chien hurlait à la lune. Pour la première fois, elle parut à Mackam comme une soeur exilée et il se sentit pris de pitié pour elle qui ne connaîtrait jamais le goût du lait et de la chaleur d’un lit auprès d’un être aimé. (Conte africain, Henri Gougaud, L’arbre aux Trésors, Ed. du Seuil)<br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />  <br />
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G
Alors là!!!! merci! merci! merci Etienne!!!J'ai tout de suite reconnu la verve de Gougaud. Je viens de foncer dans ma bibliothèque pour lire ce conte qui me..... pfiouhhhh!!!! Comment je fais pour les oublier ou pire les zapper ou me taper des diagonales quand je me plonge dans les 3 arbres de Gougaud, je sais pas c'est une honte... en plus à la rubrique "Afrique noire"... je l'ai forcément lu à un moment : aucun souvenir : grrr!!!! Mais peut-être que mon inconscient s'en souvient puisque j'ai écrit ça...Gougaud, l'Afrique, la lune et je ne l'ai jamais raconté, pire je l'ai zappé : quel âne!!!! Merci de m'aider à rattraper cette erreur ! en plus, comme le hasard n'existe pas ce conte-là, en ce moment dans ma vie.... Waou!!!! "l'enfant qui vit en toi t'a sauvé" ho là là mais ouiiii, il me sauve tous les jours et j'en suis au stade où j'ai la conscience de m'occuper de lui, de lui donner l'amour qu'il n'a pas eu et qu'il ne trouvera pas chez quelqu'un d'autre... Vraiment c'est un super cadeau que tu me fais là... depuis ce matin j'ai plein de cadeaux, c'est super la vie des fois, Merci!
S
tu endors pas, tu berces...et c'est pas pareil. Bah oui, faut pas tout mélanger. Et je suis sure que la Lune, elle a aimé que tu la fasse rêver, parceque c'est pas facile pour elle, c'est elle qui fait rêver normalement...pourtant, elle a rien demandé. Alors elle se délecte quand de temps en temps, quelqu'un vient lui raconter son histoire...elle a l'impression de ne pas être qu'une lumière, être un peu plus...Ca lui fait du bien
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G
Et même quand quelqu'un s'endort quand je raconte, je le prends pas mal... je le sais que le cerveau il entend quand même, je me suis déjà endormie sous une histoire hein... Oui, alors si la lune elle aime rêver j'ai plein d'autres choses à lui raconter que ma vie ha ha... Oui ok ça lui fait du bien, bon... faut que j'y retourne alors ?... c'est ce que tout le monde me dit... puis il faut aussi que je lui demande pardon parce que j'avais écrit un spectacle pour elle et je l'ai abandonné... J'ai un peu peur de me planter, la lune elle est space, et comme moi aussi... ben, on se comprend pas toujours... et puis faudrait pas que le soleil il se réveille en pleine nuit du coup pour me demander ce que je fais là, parce que je sais qu'il me ferait encore très peur, et la peur du soleil, je la veux plus, plus du tout... Bon je sais pas, je vais demander conseil aux étoiles peut-être ou à tous ceux qui passent par là, une comète, une bulle, une fée, un Peter Pan...
J
mais lui en veux pas , elle est narcoleptique la lune . c'est pour ça qu'elle reste accrochée  là haut . :)  
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G
Haaa c'est pour çaaaa!!!!! <br /> Mais je lui en veux pas hein... j'y retournerai très très bientôt... et puis j'ai l'habitude d'endormir quand je raconte alors...
L
zzzzzzzzzz..........zzzzzzzzzzzzzzah cette coquine de lune... je suis sûre qu'elle avait quand même un oeil ouvert et une oreille tendue, pas possible qu'elle s'endorme comme ça...Peut être qu'elle se fait pot âgée... bises
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G
Ha non non, on y voyait clair... de lune... et son autre oeil, l'était fermé aussi et son oreille détendue comme un chamollo... et son nez... ha non t'as rien dit sur son nez alors je te le dirai pas que le nez de la lune il faisait des petits ronrons petit patapon... J'ai chopé ma corde invisible et je me suis laissée glisser jusque dans mon lit... tu sais les pompiers quand il descendent vite le long de la barre... et ben pareil ! Hé! la lune elle dort tellement qu'elle est invieillissable, in-pot-âgeable!