L'Appel

J’ai fait l’appel.

A l’annonce de ton nom, personne n’a répondu  « présent »,

Personne n’a répondu « absent » non plus.

J’ai attendu… j’ai entendu…

Silence hurlant de l’absence,

Trou sans fond dont l’écho tranchant saigne le ventre.

A terre. Lambeaux…

 J’ai fait l’appel.

A l’annonce de ton nom, j’ai répondu « absent »,

Et je suis passée au nom suivant.

Le nom suivant était le mien,

J’ai répondu « présente ».

Silence caressant de la présence,

Souffle chaud apaisant, cicatrisant.

Debout. Dense.

Comments

[Barbabulle]

Ce qui me transit, ce sont les absences dans les présences, enfin c'est ... Tu vois ce que je veux dire ?

[Anne]

Oui, je vois! l'étape d'après c'est de trouver sa propre présence dans l'absence de l'autre... le parcours est raide!!!! Mais pas impossible!!! ;-)

[Terry]

Encore une fois mon ressenti ne passe pas bien par les mots.... je ne voulais pas dire " connaitre ce que sont en train de faire les autres" c'est pourquoi je ne t'ai pas poser la question... Pour moi aussi la liberté de chacun est à respecter. Et si on me demande ce que je faits, pour moi c'est une attention que l'autre porte sur moi, pas une curiosité ou une atteinte à la liberté. C'est un peu comme "comment tu vas aujourd'hui".
Pour moi quand une personne vient à être absente alors que je l'attendais me mets dans une angoisse, je l'attend toujours, je sais qu'elle va revenir un jour.
L'absence oui c'est le vide, le viDE, le VIDE.
Il me semble qu'une bonne sieste s'impose ....

[Anne]

Si si je crois que j'avais compris ce que tu ressentais mais l'idée de "l'inquisition " c'est moi, c'est mon coté "libertad à outrance"... Oui c'est vrai le "qu'est ce que tu as fait aujourd'hui ?" je sais pas trop y répondre en fait (c'est grave docteur?) et parfois quand mes enfants rentrent je m'oblige à leur poser cette question de peur qu'ils pensent que je me désintéresse... Mais je sais pas... attends, je réfléchis.... oui, c'est peut-être parce que pour moi, la vie est moins dans le "faire" que dans l"être", c'est la même question que le plaisir de la création et l'objet fini... je me suis toujours intéressée à l'état dans lequel était mon enfant lorsqu'il faisait un dessin par exemple, à discuter sur le ressenti, le pourquoi il avait mis ça là et puis cette couleur ici, à me raconter l'histoire que ça évoque... par contre le dessin en lui-même... ??? Heu, je crois que je n'en ai pas gardé (ou très peu). Je me souviens quand j'allais chercher ma fille (4ans) à son atelier de peinture, toutes les mères qui s'extasiaient : "ho!!! qu'il est beau ton dessin ma chérie!"... décalée, encore : jamais dit ça.
Je viens de me faire le plaisir d'un hors sujet !!! mmm c'est bien les forums... c'est pas noté au moins? Oui, une sieste s'impose vraiment!!!

[sel_in]

il est beau ce texte, ou poème...tu appelles ça comment? bon, de toute façon, c'est beau, peu importe le nom. C'est inquiétant aussi, en si peu de lignes, tu arrives à créer une "tension", je sais pas d'où elle vient, mais elle s'accroche ...puis la présence, mais pourtant moi ça m'a pas apaisé...chui toute crispée maintenant. Mais j'aime tes mots, alors je t'en veux pas ;)

[Anne]

Tu commentes alors que je suis en train de le "reclasser" donc oui, on va l'appeler poème... Ha merde désolée pour la tensiocrispation... ben, elle vient d'une lourde perte trop tôt et puis d'une autre pas si tôt... mais oui, présence là : c'est dur de toujours devoir mesurer le négatif avant de choper le positif, c'est vache!!!! Comme si sa propre présence ne pouvait se mesurer qu'après avoir connu l'effondrement de l'absence, je sais pas si c'est valable pour tout le monde, j'ai rien potassé là-dessus mais j'ai découvert que moi, je fonctionnais comme ça. Ravie que tu puisses ressentir l'apaisement parce que oui, j'en suis là. Il était temps!

[jasm]

j'adore ce poème ...il est de ...... ? je  viens de découvrir ton blog , là . je vais faire un tour plus en profondeur .
à bientôt ... 

[Anne]

Bienvenue à toi, fille du fan club ! Tu ne me connais pas donc je ne sais pas si tu reviendras lire ma réponse mais moi, je suis quelqu'un qui répond toujours, c'est  hyper important pour moi, justement parce que j'ai trop mesuré le silence hurlant de l'absence...Je me sens doublement "concon" en te lisant, d'abord parce que moi aussi je suis allée chez toi et j'ai bien aimé ce qui se dégageait de tes mots mais je n'ai rien dit... envie de réagir sur le post "encore un peu quand même" et puis trop intime, pas osé... juste dire "oui, bien sûr : encore un peu quand même! ;-)". Et puis et surtout tu adores ce poème : merci beaucoup, il est de ....? si c'est de l'humour, franchement ça me fait rire, si c'est sérieux, franchement je suis très touchée mais ne sais pas qu'en faire. C'est pas du Prévert, hein ? Comment dire... c'est pas de la fausse modestie, du tout... J'ai écrit ça hier matin... réveillée par une envie d'écrire sans savoir quoi... donc clavier et confiance en l'instinct... Bon, voilà encore pour moi un "inclassable"... donc rubrique "blablanne" mais puisque tu l'appelles "poème", je vais peut-être arrêter ma dévalo et le reclasser dans les poèmes... Merci beaucoup, vraiment.

[Terry]

Qu'elle angoisse !!!!  "Silence hurlant de l'absence" oui c''est difficile de s'imaginer ce que l'absent est en train de faire alors qu'il se fait attendre .... C'est pourquoi j'ai toujours aimer dire ou je suis (et qu'on me le dise aussi). L'imagination peut être tellement farfellu !!! 

[Anne]

Hier soir quand j'ai aperçu ton comm, j'ai été très étonnée parce que quand j'ai écrit ça je me suis dit que, perso je serais incapable de le commenter... donc dans cette logique, je me suis vue incapable de te répondre. Bon... D'autant que ton ressenti est très différent du mien... mais bon, justement!... c'est parti pour le forum (en plus j'ai 2 comm, et ben!)
Ce que tu dis par rapport à la question de savoir ce que l'autre est en train de faire me déconcerte un peu et vraiment je réalise que je ne me suis jamais posée la question. Je ne sais pas trop pourquoi mais ce que font les gens que j'aime quand je ne suis pas là, ne me concerne pas et ne génère aucune angoisse chez moi. Et puis moi j'ai tendance à ne pas dire ce que fais ni ou je suis et si on me le demande, je le vis parfois comme une atteinte à ma liberté. Mais c'est sûrement parce que moi, mon éternel absent, ne FAIT plus donc.....! Non, pour moi l'angoisse c'est le vide, le fait d'intégrer que non, plus jamais je ne sentirai son amour, plus jamais je ne le verrai, plus jamais je ne le toucherai, serrerai, respirerai... elle est là l'angoisse. L'image correspond bien je trouve, c'est l'effondrement, la démolition. Ca se disloque, tu crois que tout va s'écrouler, mais non, c'est que le dedans qui s'écroule, c'est le puzzle, le kit... et après faut le refaire ce putain de puzzle et moi mes compétences en kit s'arrêtent au kinder surprise (et encore des fois il me reste une pièce!) c'est dire !
Par contre, puisque tu me le demandes pas, je vais te dire ce que je fais : là, je suis avachie sur mon canap avec les yeux comme des pastèques parce qu'hier j'ai tapée la blablanne jusqu'à 5 h du mat et que ce matin j'avais des obligations familliales... Voilà madame, mais si tu veux imaginer que je suis partie en Afrique à dos d'éléphant... tu peux hein?