Ha ben ça alors ! Elle n’en revenait pas ! Son vide du dedans… ben, on aurait dit qu’il n'y était plus ! C’était vrai dis-donc, ça ne résonnait plus comme dans une grotte là-dedans ! Et même du coté du cœur, ça n’était plus du tout hurlant ! Waaaa... mais elle allait s’ennuyer peut-être alors ! Ou même pire, elle allait devenir une banaleuse parmi les banaleuses. Ho ça faisait peur ça !
Oui parce que depuis la nuit des 36 chandelles, elle était habitée par un vide hurlant. Elle le connaissait bien, depuis le temps !… C’était son pacopain pour tout sauf pour la patouille et la blablanne. Il était parti sans lui dire au revoir, c’était sûrement normal pour un pacopain ! Mais s’il lui faisait une blague ? Il fallait vérifier ! Elle mit sa phrase magique dans sa poche, ses lorniettes sur son nez, ses cornettes sur ses oreilles et elle partit visiter le petit bois de son cœur.
Oulala mais ça avait changé, on aurait dit qu’une tempête à l’envers avait soufflé, comme une bourrasque rangeuse. Les fauteuils étaient alignés de part et d’autre de l’allée centrale, les grands, les moyens et les petits. Avec ses lorniettes elle vit que certains étaient partis… Ha ?! Puis elle vit qu’il y en avait des nouveaux aussi… Ha Ha ?! Elle marcha jusqu’au cœur du petit bois, là où se trouve le puits de lumière. Et là où elle s’attendait à trouver celui qu’elle avait sculpté avec le bois le plus tendre, elle ne trouva rien ni personne. Elle eut peur qu’il soit parti, elle le chercha… mais non, il était là, elle venait de lui passer devant et ne l’avait même pas vu ! Il avait changé de place, il était rangé à coté des autres. Il était moins ébloui mais pourtant toujours aussi lumineux. C’était invraisemblaime ! Elle sortit sa phrase magique de sa poche mais son ventre lui murmura que ça n’était pas la peine. Elle affuta ses cornettes pour entendre hurler son coeur mais rien, il était silencalme. Plus de doute, son vide était parti. Elle ne pouvait pas dire qu’elle était vide de son départ puisque le vide c’était lui… Non, elle ne le pouvait pas. Alors elle ne dit rien. Voilà. Chut.
Mais non, pas chut ! Crottin de lutin ! Elle n’était pas une chuteuse !!!
Elle avait envie de grimper tout en haut du grand baobab et de chanter dans sa langue que son vide s’était envolé pour le pays des vides. Elle avait envie que les oiseaux l’entendent et qu’ils pioupioutent le message à la terre entière parce que peut-être que ça donnerait envie à d’autres vides… Mais elle ne put rien dire parce que, même dans sa langue, les mots qu'il lui fallait n’avaient pas encore été inventés… Mais quand elle sortit du bois, elle regarda son image dans la marre et elle vit que le sourire du bonheur s’était accroché à ses lèvres, alors elle rentra chez elle.